Jeanne Moreau
C'est
bien elle n'est-ce pas? Je me sentirais bête si non. Oui c'est elle.
Pourquoi je doute toujours ainsi? La photo doit même venir du film
"ascenceur pour l'échafaut". Enfin, bref.
J'ai vu cette affiche à Paris et j'ai envié tous ceux qui allaient la voir durant des jours!
Est-ce que ce sourire là, ces yeux là, cette expression là, est-ce que cela n'est pas un petit bonheur à voir?
J'ai
découvert Jeanne Moreau si tard! Comme tout, je découvre après tout le
monde. Et finalement, j'aime cela. Mon attachement n'est pas
médiatique. Il est spontané. Il me semble plus vrai. Plus personnel.
Je
l'ai découverte en 2002 avec la sortie du film "Cet amour là".
J'ai aimé ce qu'elle dégageait, mais je pensais que ce caractère fort
était avant tout celui de son personnage... nul autre que Margueritte
Duras. Mais il me semble qu'il est beaucoup sien aussi.
Je l'ai
redécouverte avec "Jules et Jim". Jeune. Et j'ai trouvé sa bouche
fascinante. Généralement aux coins tombants, dans un air grâve et
triste et lucide, elle est souple et s'arrondi parfois en ce
merveilleux sourire. Suivre les déformations de cette ligne entre ses
lèvres est étonnant. Fascinant, oui.
Puis je l'ai encore retrouvée
dans "ascenceur pour l'échafaut". Encore un film avec des scènes qui se
sont ancrées en moi. Jeanne Moreau marchant dans la nuit de Paris, sur
les pavés éclaboussés de la lumière des réverbères. Le bruit de ses
talons sur les pavés. Son indolence. Sa lassitude. Comme le souffle de
la vie dans lequel on n'est que jouet et qu'elle laisserait glisser sur
elle.