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Argile Rouge

18 décembre 2006

brrrrrr

Il fait froid comme dans un congélateur.

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14 décembre 2006

Blanc. Jaune. Noir. Orange. Lumière.

Ça y est, les cristaux blanc des matinées d'hiver sont revenus. Ce matin. Je les ai trouvés sur le toit sous ma fenêtre, comme des oiseaux migrateurs venus remonter les saisons. Ils étaient là, accompagnés du soleil, d'une lumière vive et glacée. Quand je suis sorti j'avais l'impression d'être pris dans du verre. Froid et pur. J'étais comme un grain de pollen primitif pris dans la résine d'un arbre millénaire. Ou dans la glace d'un pôle silencieux.
Et puis, un oiseau est passé près de moi en faisant des sinusoïdes. Un éclair blanc et d'autres couleurs inaccessibles à cause de la vitesse. Le voilà posé: c'est une bergeronnette. Jaune. Des ruisseaux alors? J'ai à peine relevé les yeux qu'un rouge gorge autochtone - bien dodu - me regarde curieux. Il est perché sur un muret. Sa gorge orange est chaleureuse. Ses yeux totallement innocents. Son bec d'une finesse qui renforce l'effet petite boule de plume. Ses pates sont fines. Si fines...

Je sens à peine son poids, posé au fond de mes yeux.

4 décembre 2006

même pas honte, d'abord!!!

Le bonheur se promenait
Quand mon chien l'a mordu
Alors l'a plu du tout voulu
Ben...v'nir me voir

Ah mon chien ce crétin de cabot
ce cabotin idiot
ce soucisson sur pattes

Le bonheur je le croise
j'étais seul
i' m'dit d'fermer ma gueule
alors que j'allais l' saluer

Ah mon chien ce crétin de cabot
ce cabotin idiot
ce bottin sans adresse

Hier j'vous ai pas dit?
Mon chien a fait pipi
Sur les roues du facteur
qu'lui a foutu son pied!

Ah mon chien ce crétin de cabot
ce cabotin idiot
ce mutin sans finesse

Mais mon chien mon bonheur
Pour ton plus grand malheur
C'est moi...  moi
Moi qui t'ai tout appris!!!

La chanson est finie ;)

29 novembre 2006

Vous savez comment font les chiens?

Ils couchent leurs oreillent, en arrière, quand ils se sentent piteux. I do the same. 

Mais deux minutes après ils remuent la queue. I'll do the same too.

J'vous demanderai une faveur: râlez si je commence à larmoyer, à geindre, à pleurer, à crier, etc. Bref, you know.

Bon, je sais pas pour combien de temps je repasse. Who knows... Je vais tenter de. On peut savoir ce que ça a déjà donné, ces tentatives. C'est de la convalescence, et puis quelque chose doit changer. Si les mots viennent ils seront peut-être différents et moins fréquents. 

Je voudrais dire à toutes les personnes qui ont pu lire un peu ce blog et se sont retrouvé face à plus rien... que j'en suis désolé. Parfois, la parole fait défaut, même pour dire quelque chose de simple. Parfois, on n'a plus envie de.


29 novembre 2006

un peu plus à l'ouest

Hier soir j'ai regardé "La prisonnière du désert". Un western, c'est un plaisir simple, une valeur sûre. Il y a une part de rêves héroïques qui se retourne sous les draps de mon enfance. J'aime d'autant plus ces personnages dont la parole est brève et l'acte prompt que ma parole est prompte et mon acte encore en train de se demander s'il a pris le bon train. Ils m'équilibrent par procuration, en quelque sorte.

Et, quand même... John Wayne... quel homme!

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29 novembre 2006


































)-(















































26 octobre 2006

.

Toctoctoctoctoctoctoc. Toc. Toc. Toc.

Premier tableau.

Un grand mur gris. La ville n'a pas d'importance, ni l'époque, et le spectateur est seul juge pour savoir si quelque chose d'autre en a. C'est le crépuscule. Devant le mur: un trotoir. Sur le trotoir, une grille d'égoûts. Les nuages s'ouvrent un instant, et un rayon de lune vient caresser la grille. On entend un bruit d'eau, sourd. Des pas. La grille s'ouvre et Personnage en sort. Il se hisse sur le trottoir et se penche et sort de l'égoût: un grand grand escabau télescopique, un sceau de peinture rouge, un sceau de peinture bleue, un sceau de peinture verte, un sceau de peinture blanche, un sceau de peinture noire. D'autres encore, qu'il empile, sur la gauche.


Deuxième tableau.

Personnage est assis sur l'escabau et sifflote, le mur est tout peint de couleur.


Troisième tableau.

Sur la gauche, des voix. Sur la droite, des voix. Les voix se croisent et Personnage cherche à les attraper. Il ne voit rien, s'agite, l'ecabau tombe.

Quatrième tableau.

Une grosse fissure est apparue dans le mur. Personnage tente de la cacher en repeignant mais la peinture tombe dans les profondeurs sombres. Il déchire un bout de son vêtement qu'il englue de peinture et parvient à boucher la fissure. Une passante passe et s'arrête. Personnage bouge les lèvres mais vous entendez quelque chose? La femme sourit. Personnage sourit. Ils vont au bord du tableau si bien qu'on ne voit plus la femme. Personnage reste là.
On entend un bruit sourd: la fissure s'élargit et le tissus est tombé.


Cinquième tableau.

Personnage est très haut sur l'escabau. On entend sortant de l'égout une chanson de Daphné.
"Je ne m'engagerai plus à aimer ceux que j'aime"


Sixième tableau.

De nouvelles fissures sont apparues et Personnage est presque nu. Le motif sur le mur a changé. Les contours de quatre silhouettes sont tracés en blanc, mais bien que Personnage passe et repasse du blanc pour maintenir ces silhouettes elles deviennent gris puis s'effacent. Personnage laisse tomber ses pinceaux et retourne sur l'escabau.


Septième tableau.

Personnage est assis nu sur l'escabau qui est au plus haut. Des eaux sortent de l'égou et le niveau monte. Le mur est tout plein de fissures, la peinture écaillée tombe en plaques qui flottent et s'entrechoquent sous l'effet du clapoti. Du haut de l'escabau cela dessine une feuille oblongue et argentée. Les eaux s'arrêtent de monter lorsqu'elles arrivent au niveau de Personnage. Il monte sur la feuille. Dans le silence, les eaux redescendent et forment un tourbillon. Dans un ultime bruit d'aspiration l'ensemble des eaux, des écailles et de Personnage disparait dans l'égoût. On entend un bruit de clapoti: ce sont des gouttes qui tombent des barreaux de l'escabau, resté debout au milieu du trottoir.


Dernier tableau.

Des hommes et des femmes passent, occupés, sur le trottoir. Au fond, sur le mur, est collée une grande grande affiche publicitaire avec un joli visage de femme, pour des lunettes. Un vieil escabeau rouillé est allongé contre le mur. Des gens en ont profité pour laisser là quelques trucs qui iront aux encombrants, et il y a une grosse poubelle noire avec un couvercle rond posé de travers, comme un bérêt. Parfois, quelqu'un se retourne et regarde la grille de l'égout. Le soir tombe lentement.

Il fait gris. Soudain, un rayon de lune se glisse entre les nuages et vient éclairer le bord de la grille. Un chat saute sur la boubelle dont le couvercle tombe avec un bruit mat. Le chat plonge puis revient en se léchant les babines, se pose derrière la grille et fait sa toilette. On croit entendre un bruit mais vous entendez quelque chose? Le chat s'approche de la grille et renifle. Il s'arrête ainsi quelques secondes, comme étonné mais déjà ailleurs, puis s'en va en miaulant. Les nuages se referment.

La nuit tombe rapidement et silencieusement, comme une robe que l'on dégraffe.


- rideaux -

26 octobre 2006

. .

Aujourd'hui j'ai le sentiment de mieux voir et au fond c'est encore une question d'échec. C'est drôle que je ne l'ai pas vu avant. Je l'ai compris seulement lorsque. Et de là je remonte. Et puis encore. Ça commence à faire beaucoup. Ça me ressemble beaucoup. Trop. Comme un rocher qu'on monte et qui finalement roule et dévale un autre flan, sans cesse. Une histoire d'anneau à briser. Drôle d'histoire, parce qu'on ne s'échappe pas du cercle. Alors ça recommencera encore. Ça recommencera toujours. Avec toujours plus d'amertume peut-être. Ou de lassitude. Je ne sais pas trop. On verra. Je verrai.

Une histoire d'échec. Echec de l'existence vers, ou près de. Echec du lien s'il m'implique. 

26 octobre 2006

. . .

(archives d'épargnemantales - vingt octobre deux mille six, minuit vingt-deux)

Pourquoi?

Je n'arrive pas à savoir exactement. Souvent, je finis par me dire que c'est à cause du tour. Il y a quelque chose d'écoeurant, ou bien d'effroyable, à avoir fait le tour. Le mien bien sûr. Alors plutôt que cette répétition dont l'infini n'a d'égal que celui de l'insondable fin des choses.

Quelle est l'importance des couleurs?
Souvent, je me dis que le monde serait plus beau en noir et blanc. Tout ce qu'il a de médiocre ou d'indéfiniment pâle et pâteux et mol serait plus beau.

Ça faisait longtemps l'autre soir mais c'est venu du fin fond de ma nuit. Il y a parfois une sorte de simulacre - quelle immense ironie, grandiose, terrible, misérable et stupide et vaine aussi -  puis finalement  les petites déformations profondes et cruelles se taisent et se regardent et s'interrogent mais il y a quand même un sale malaise pesant et qu'on voudrait vômir mais rien à faire contre ça.

Un jour autrement qu'un autre j'aurais sans doute pas le courage mais l'indifférence de murer les fenêtres, de reconnaitre que ça n'a pas de réalité et même que c'est égoïste. De toute façon tout s'accepte et puis sinon au pire le mal au pire. Au bout il ne doit rien rester, et c'est peut-être mieux finalement. Finalement c'est ce qui devrait rendre tout plus facile. On est bizarres quand même. Ridicules aussi. Pathétiques beaucoup.

Finalement, regardons bien.
- ...
- Exactement.

Vous pensez que?
NON.
Vous avez tort de penser ça et comme ça. On a tort de penser tout court.
On a tous tort et ça n'a AUCUNE importance.  L'histoire n'a aucune importance. Rien n'a d'importance. Rien n'est respectable. Et si ma tête crie je me la couperai. Il faut taire les voix qui sentent les égouts. alors c'était mieux sans vous voyez bien
ou bien vous ne voulez pas y croire

23 octobre 2006

Un air de fin.

Il y a un vent qui chasse les nuages et les mots s'en vont comme des feuilles mortes.

Bientôt peut-être la terre sera nue.

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