Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Argile Rouge
21 mars 2006

"jeune fille qui s'est transformée en kangourou" *

    Je me promenais tranquilement dans les rues innondées de lumière. C'était le plein midi et pourtant il n'y avait pas un chat dans les rues, à peine un oiseau qui miaulait parfois. Une boite de conserve ouverte levait et abaissait son couvercle dans une mouvement lent de coquillage, roulant tout à la fois. Des cheminées toussaient. J'avais une indéfinissable envie de me racler la gorge, mais chaque fois que je m'appétais à le faire, au lieu de le faire, je me frottais un genoux avec le pied opposé. J'étais ainsi  sur une jambe, c'était là gauche je crois, lorsqu'un éléphant violet passa à toute alure. Je n'ai pas compris pourquoi il était violet alors qu'il me semble qu'il aurait du être rose. Le pas lourd du pachiderme n'émetait aucun son. Mais je découvris qu'il glissait en fait sur des patins de feutrine. C'est d'ailleurs ce qui m'a fait baisser les yeux pour constater que les rues étaient d'un joli parquet au bois très noir, de l'ébène sans doute. Je me sentis alors très mal parce que j'avais toujours au pied mes chaussures, celle là même avec lesquelles je marchais la veille parmis la terre et les cailloux. Il y avait une odeur de miel. En effet, un peu plus loin, une grosse chausette de laine trainait toute seule sur le parquet. Je l'avais vu tomber d'un gros pot de miel, et elle glissait à présent, comme pour cirer le bois.

    J'étais heureux de la belle lumière, mais j'aurais aimé croiser quelqu'un, parce que tout me semblait étrange aujourd'hui. Et pourtant rien ne m'étonnais. J'avais à peine pris conscience de ce léger sentiment de solitude qu'un rire espiègle retenti. Je me tournais en tout sens mais sans trouver l'origine de ce rire. Etrangement, il semblait venir du sol. Je me baissais et oui, le rire devint plus fort, et plus moqueur aussi. Je finis par m'allonger, et ramper tel un crocodile, les yeux fermés, tendu vers les notes espiègles. Un chat tout bleu passa en courant, poursuivi par une souris, et tous deux passèrent sur moi sans dévier leur course. Je sentais encore leur galop effrené quand le rire redoubla. J'ouvri les yeux pour me trouver nez à nez avec une grande bouche ronde et grise. Elle était à ras de terre et un filet de bave s'en écoulait. Je reculais un peu pour me redresser. C'était une gouttière! Mes yeux grimpèrent non sans glisser parfois sur le métal lisse, ce qui ne manquait pas de produire un son désagréable qui faisait chaque fois se dresser les cheveux, les poils, les feuilles et jusqu'aux tuiles et ardoises des maisons. Et à mon grand étonnement, sur le toît, était perchée une jeune fille qui me toisait d'un sourire moqueur en me montrant du doigt. Elle partit encore une fois dans un grand rire, puis je la vis se jetter en l'air, s'engoufrer bruyamment dans la goutière - ce qui au passage me donna une idée sans doute assez juste de ce à quoi ressemble mon oeusophage lorsque j'avale tout rond des rochers pralinés - et atterir de sa glissade en un courrant d'air et de rire jusqu'à mes pieds. Elle se redresse alors d'un bond. Elle m'arrive à la taille mais allonge un bras très long, me tire le nez, me tortille les oreilles et s'enfuit par la gouttière pour retourner au sommet de son toît. Hébété par cette scène, je la suis d'un regard ahuri. Elle approche son visage de l'autre bouche de la goutière, celle du haut du toit et y déverse à nouveau ses notes espiègles qui viennent rouler au sol comme des hérissons en boule.

    Toujours éberlué, je me pince une joue très fort, mais cela ne fait en rien fléchir l'image diablotine qui trône au sommet de la goutière. Puis soudain, je vois les yeux de l'enfant s'élargir. Elle sort d'une poche un oeuf de la taille d'un oeuf de caille. Elle le casse sur son front et en retire deux ressorts dorés qu'elle prend au creux d'une paume. Elle se les envoie alors dans la bouche comme on prend des comprimés pharmaceutiques, et sans plus réfléchir, s'élance dans le vide. Je ne retiens pas mon cri alors qu'elle saute dans le vide, mais à peine a-t-elle touché le sol, que je vois partir un animal à grand bonds.

    C'est la jeune fille qui s'est transformé en kangourou!!!

*

* C'est encore une recherche google qui a mené ici...

Publicité
Commentaires
G
je trouve sa tres jolie coment les mots son sorti de sa bouche mais la wow minute(comme dirais les tete a claque)il me semble ke c po mal exagerer.qui va avaler toutes ses sornettes???<br /> pour seu ki i croivent...vous etes vraiment dans le patates.merci beaucoup pour se moment de silence.si vous voulez me rejoindre composer le 514-253-7991 merci xd
A
.
A
Bouhhh... comment je vais faire après pour écrire?!
T
Argile ! privé de champignons ! et défense de fumer la moquette !
A
Oui, il faut que j'arrête de manger les champignons qui poussent sous mes fenêtres...
Publicité
Archives
Publicité