Elisa Point. "C'est comme".
C'est comme un air de guitare sèche à jouer sous la pluie
C'est comme un regard qui hésite et qui me suit
C'est une jeune fille qui ne se rend pas au rendez-vous
C'est un paysage dans la vitre d'un café de banlieu
C'est une passion
Qui n'a pas de nom
C'est un visage comme le tien
Pas un autre
C'est une prière
Un peu trop fière
Un sentiment qui me tue doucement
C'est comme un enfant qui sourit avant d'pleurer
C'est comme un ami que l'on quitte soudain au coin d'une rue
*
Quelle sensibilité dans le regard d'Elisa Point... Difficile d'expliquer ce qui touche dans une phrase comme
"C'est un paysage dans la vitre d'un café de banlieu".
Il y a chez elle, typiquement à l'image de cette phrase là, quelque chose qui m'emporte profondément. Quelque chose d'indicible, quelque chose de profond, quelque chose comme l'intuition de trouver là la vie dans tout ce qu'elle a de plus commun, de plus touchant, de plus inexprimable autrement que comme ça, comme elle le fait.On ne voit peut-être rien d'extraordinaire au premier abord. Et puis les airs portent les mots au plus profond de soi. Ils s'enfoncent infiniment. Elisa Point, ce n'est peut-être même pas vraiment un plaisir. Pas forcément. C'est de ces choses qui sont. Point. C'est là, comme une évidence, comme un sens innaparent.
*
Une sorte de cri calme. Un oeil qui peut tout contempler, comme un enfant que l'on surprend à regarder un acte de violence. Silencieux. Curieux. Inhumain. Une infinie sensibilité à l'attraction et la répulsion. Le jeu. La provocation. Un accueil. L'amour. Une caresse. Un sourire. Une mélancolie.