Masculin/Féminin : masculin.
Cela fait déjà quelques temps que j’ai envie d’écrire là dessus...et les derniers mots de Ségolène m’ont incité à faire le pas. Je veux parler de la présence du masculin dans ma vie. Ou plus précisément, de son absence.
Il s’est trouvé que les rares présences masculines de poids dans ma vie ont toutes finies par disparaître, notamment celle du père, duquel je me suis détourné il y a dix ans, et qui n’a plus aucune épaisseur dans mon existence. Je me conçois sans père. Je ne nie pas avoir eu une présence paternelle dans l’enfance. Mais depuis elle a disparu, et cette présence passée est, comme un membre mort se dessèche parce que plus rien ne vient le nourrir, complètement desséchée.
Je n’ai, à mon propre étonnement, jamais souffert directement de cette absence de père et de masculin. Finalement, toutes mes présences masculines, je les trouve dans des personnages de fiction.
Pourtant, j’ai pris conscience, et ce seulement récemment, d’une manifestation de mes rapports troubles au masculin : dans toute la sphère virtuelle, je ne me suis jamais dirigé vers des présences masculines. La preuve s’en trouve encore ici...il suffit de regarder mes liens...
Et puis, cette absence du masculin, ce presque refus - mais qui reste inconscient (dans la vie courante j’ai principalement des relations avec des hommes et ce sans aucune difficulté et avec beaucoup de plaisir à les côtoyer) – il s’exprime finalement directement dans mon être. Ma sensibilité souvent caractérisée de féminine. Ma voix...puisqu’il n’est pas rare que l’on me dise « au revoir Madame » au téléphone. Le sentiment d’un manque chez moi de virilité.
Ce rapport conflictuel au masculin, j’ai toujours voulu le nier. Ou au moins en nier l’influence ou le sens ou l’intérêt de le souligner. Pourtant aujourd’hui, où plus que jamais je voudrais reconquérir ma part masculine, je me retrouve face à ce mur, et il me faudra bien y grimper.