Extrait de "La chevelure sacrifiée" de Bohumil Hrabal
Je ressitue un peu la scène. Ça se passe je crois en Tchekoslovakie, sans doute il y a une ou deux générations de ça. C'est le jour ou on tue le cochon. La propriétaire est femme très en vie et elle est avec le charcutier M. Myclick. Ils commencent à jouer avec du sang. C'est elle la narratrice.
"
[...] puis je lui barbouillai la figure de sang sans m'arrêter
de ficeler les saucisses à l'orge et je riais en regardant le
charcutier qui, lui, éclata d'un rire sain et ample, ce n'était pas
n'importe quel rire, mais un rire qui venait du fond des âges, du temps
des païens ou les gens croyaient au pouvoir du sang et de la salive.
"
Voilà...c'est tout. Il me plait cet extrait.
Je crois en ce
temps. En cet "en vie", cet être au monde un peu païen. Ou le
monde me semble plus emprunt d'essentiel. Je ne prône pas un retour en
arrière. Je trouve beau aussi de vivre à son époque. Parce que c'est
l'évolution spontanée des choses. C'est la vie aussi. Mais j'aimerais
retrouver de cela, de ce souffle d'antan, et en sentir parfois
l'haleine sur mon quotidien.