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Argile Rouge
6 février 2006

Extrait de "La chevelure sacrifiée" de Bohumil Hrabal

Je ressitue un peu la scène. Ça se passe je crois en Tchekoslovakie, sans doute il y a une ou deux générations de ça. C'est le jour ou on tue le cochon. La propriétaire est femme très en vie et elle est avec le charcutier M. Myclick. Ils commencent à jouer avec du sang. C'est elle la narratrice.

"
[...] puis je lui barbouillai la figure de sang sans m'arrêter de ficeler les saucisses à l'orge et je riais en regardant le charcutier qui, lui, éclata d'un rire sain et ample, ce n'était pas n'importe quel rire, mais un rire qui venait du fond des âges, du temps des païens ou les gens croyaient au pouvoir du sang et de la salive.

Voilà...c'est tout. Il me plait cet extrait.
Je crois en ce temps. En cet "en vie", cet être au monde  un peu païen. Ou le monde me semble plus emprunt d'essentiel. Je ne prône pas un retour en arrière. Je trouve beau aussi de vivre à son époque. Parce que c'est l'évolution spontanée des choses. C'est la vie aussi. Mais j'aimerais retrouver de cela, de ce souffle d'antan, et en sentir parfois l'haleine sur mon quotidien.

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Commentaires
A
Kitty.<br /> Oui. C'est sans doute très propre à notre être au monde occidental. Je pense qu'effectivement on peut tous le reconquérir. Mais sans doute cela nécessite un réel effort pour se dégager des filets qu'ont placés l'éducation et la culture afin de nous le faire "dépasser".<br /> <br /> Ségolène.<br /> Surement, oui. Surement c'est le dialogue avec cette part enfouie profondément en nous et son réveil que suscite notamment la sexualité et qui nous plonge dans un état simple et premier d'être au monde.<br /> <br /> J'apprécie votre retour sur ce sujet. Je ne pensais pas trouver un tel echo. Merci.
S
En pleine contradiction avec notre société hygièniste, aseptisée, mais le sexe et la nourriture ont ce pouvoir d'y ramener...
K
Notre malheur, à nous autres occidentaux, c'est d'avoir coupé notre lien d'avec la Nature. C'est une énorme perte, un contact vital qui nous fait défaut aujourd'hui.<br /> Beaucoup de nos problèmes viennent de ça. Nous nous sommes privés de notre côté animal et ainsi d'une part de notre âme. C'est ce côté païen que ton extrait évoque, à mon avis (pas de dieux, pas d'intellectualisation, que du sang, du rire, de la salive…). <br /> <br /> Peut-être ne tient-il qu'à nous de le reconquérir?…
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