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Argile Rouge
4 février 2006

"Parenthèses"

C'est en lisant les mots de kitty78 sur une Parenthèse, un jour d'août 1997, mots qui ont réveillé des souvenirs en moi, que j'ai eu l'envie d'écrire aussi ce ressenti si particulier que je crois y reconnaitre.

Il me semble que c'est le même sentiment de ne plus qu'être au monde, d'éprouver "l'immensité de la vie", dans une sorte d'étrange béatitude angoissée, ce même sentiment oui que j'éprouvais parfois, plus jeune, quand je vivais à la campagne, que c'était un jour de lumière, un jour sans vent, un jour un peu chaud, un jour de profondeur (souvent celle des couleurs - du ciel, des orges vert tendre, ou de la terre labourée brune ou ocre) que le silence était profond et qu'il carressait l'âme tout en l'inquiétant imperceptiblement, et que soudain sourdait du silence le ronronement du moteur d'un avion, haut, très haut dans le ciel. Ce ronronement alors faisait naitre en moi cet état étrange. Une fascination. Il s'insinuait en moi et s'amplifiait là, prenant tout l'espace. Il n'y avait plus que lui. Immense. Il n'y avait plus que lui et il était lent, terriblement lent, terriblement sans origine ni fin. Car il était impossible de dire à quel instant le son avait été là. Impossible de dire quand est-ce qu'on avait cessé de l'entendre. Tout cela en moi c'était l'incarnation de l'immense, de l'immuable, du temps et de l'intemporel. Soudain tout semblait nu. Tout semblait un. Tout semblait la partie et le tout. Faisant surgir l'angoisse autant que la pleinitude de l'immense, de l'Etre.

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Commentaires
K
Il est de ces sentiments si puissants, si vertigineux, que tous les mots, mêmes les mieux choisis, seront toujours loin de parvenir à exprimer…<br /> <br /> En tout cas, je crois que l'on s'est compris ;)<br /> <br /> K.
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