Le Père des Récits (II/IV)
Je rêvais donc lorsque cela arriva. Je cru d’abord à quelque entité sonore échappée par je ne sais quelle brèche de mes espaces oniriques. Ce n’étais pas une voix même si ça en avait l’épaisseur, la présence. Cela trahissait pareillement une existence. L’existence de quelque chose qui semblait vouloir me parler. Me parler ? Oui, parce que les autres, tous ceux qui étaient là, les autres ne manifestaient rien qui pu laisser penser qu’ils entendaient cette...Une plainte. Une vibration qui s’insinuait en moi, autour de moi, comme un serpent, un dragon, un ruban de transparence qui tourbillonnerait dans un mouvement ascendant autour de ma présence. Puis cela disparut. J’entendais un silence vide. Tendu. Fragile. Attentif. J’avais déjà le sentiment que la vibration arrivait de nouveau, fondait sur moi, m’hypnotisait de son battement. Oui, elle était là. Je n’aurais su dire à quel moment elle était reparue. Les frontières entre présence et absence semblaient diluées, floues, vibrantes elles aussi comme un trait sur lequel passe et repasse l’emprunte de la mémoire.
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